Et pourquoi j’ouvre à nouveau le Drive Café

Il y a toujours de la musique dans mon atelier.
Et il y a toujours du café.

 

Derrière Dulcina, il n’y a pas seulement une roulotte café-fleur. Il y a un chemin, une histoire, des inspirations qui se sont mises en place bien avant que je pose la première tasse dans la roulotte.

 

Le café-filtre : ma madeleine de Proust

Le café-filtre fait partie de mes premières émotions olfactives.

 

C’est le café de ma grand-mère paternelle.
Une cafetière simple, fidèle.
Des tasses blanches épaisses.
Une odeur qui se répandait lentement dans la cuisine.

 

Je ne buvais pas de café à cette époque, mais cette odeur est restée en moi.
C’est par elle que tout a commencé.

 

Aujourd’hui encore, lorsque je prépare mes thermos de café-filtre pour la roulotte, j’ai l’impression de la retrouver un peu.

 

Quand le service devient une évidence

Si je remonte à l’origine réelle de Dulcina, il y a un moment pivot : l’hiver 2021.
J’étais saisonnière dans une station de ski des Pyrénées-Orientales, et je servais des cafés.
Juste ça.
Mais c’est là que j’ai compris.

 

J’aimais le geste.
J’aimais le contact avec les gens.
J’aimais donner de la chaleur — littéralement et symboliquement.

 

Puis, à 35 ans, je suis partie en PVT dans la station de ski de Mont-Tremblant au Québec (en septembre 2022), je voulais être barista et apprendre le plus de choses possibles sur le café. Dans un prochain article je vous parlerai en détails de ces différentes expériences là-bas. J’y suis restée 6 mois avant de rejoindre la Guadeloupe pour une autre expérience de saisonnière. Là-bas, les food-truck sont rois. Alors j’étais à deux doigts d’acheter une vieille roulotte à un couple qui partait à la retraite et de m’installer sur le célèbre spot de surf, le Helleux.
Je suis finalement revenue en Cerdagne neuf mois plus tard, avec une sensation d’élan, d’expérience, d’envie.

 

Tout cela a nourri une évidence : je voulais créer quelque chose de manuel, vivant, mobile.

 

Alors, à la veille de mes 37 ans, j’ai créé Dulcina.

 

Pourquoi le café-filtre est si important dans ma roulotte

L’hiver, sur certains emplacements, je n’ai pas d’électricité.
Alors le café-filtre s’est imposé comme une évidence :

 

• une cafetière filtre professionnelle Moccamaster,

• des thermos de qualité,

• un moulin adapté,

• et un vrai savoir-faire artisanal pour obtenir un café net, aromatique, précis.

Ce n’est pas un café “au rabais”.
C’est un café pensé, travaillé, sélectionné.

 

Actuellement, je propose :

 

• un Guatemala rond, chocolaté, réconfortant,

• un Éthiopien floral et lumineux,

• d’autres origines en sachets (Mexique, Indonésie, Rwanda, un assemblage Ethiopie/Rwanda et bientôt l’édition de Noël).

L’hiver, le filtre devient central :
• il réchauffe
• il se partage
• il accompagne les départs vers les pistes
• il est rapide mais soigné
• il s’adapte à la mobilité

 

Et c’est là qu’est revenue l’idée du… Drive Café.

 

Le Drive Café : mon rêve de mobilité

Mon rêve, depuis le début, c’est que quelqu’un puisse passer en voiture et repartir avec son café encore chaud entre les mains.

 

Un drive simple.
Chaleureux.
Utile.

 

Cette idée m’est venue au Québec, un matin, en passant dans un drive Starbucks.
Je me suis dit : « Un jour, peut-être, je ferai ça, mais à ma manière. »

 

Aujourd’hui, la roulotte existe.
Elle peut aller là où les gens en ont besoin :
aux abords du drive, près des commerces, près des pistes, sur des lieux de passage dans nos montagnes.

 

C’est aussi ça, Dulcina : être présente sur un territoire que les gens aiment profondément — les habitants, les Perpignanais, les Toulousains, les Barcelonais qui montent pour profiter du ski ou du grand air.

 

Ils ne viennent pas pour le café.
Mais je suis heureuse de leur en offrir un sur leur chemin.

 

Avancer, un café après l’autre

Créer Dulcina, c’est une jeune aventure : à peine un an et demi.
Et pourtant, j’ai l’impression d’avoir déjà vécu une décennie de vécu, d’ajustements, d’apprentissages.

 

Rien n’est figé.
Tout évolue.
Je cherche, je teste, je m’ajuste.
Et je découvre que c’est sur le terrain que j’apprends le plus.

 

C’est un chemin fait de café, de couronnes, de rencontres, de montagnes, de mobilité, et d’envie d’apporter un peu de chaleur aux gens qui passent.

 

Le Drive Café rouvre bientôt.
Et quelque chose me dit que l’hiver ne fait que commencer.